Marché européen des drogues : méthamphétamine

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« Marché européen des drogues : Méthamphétamine » décrit le marché européen de la méthamphétamine, depuis la production et le trafic jusqu'à la distribution et l'utilisation. Il détaille les processus, les matériaux et les acteurs impliqués aux différentes étapes et niveaux du marché. Le module adopte une approche d'évaluation des menaces, identifiant les problèmes clés et définissant des recommandations d'action au niveau de l'UE et des États membres.

Cette ressource est un module de Marchés des drogues de l'UE : analyse approfondie, le quatrième aperçu complet des marchés des drogues illicites dans l'Union européenne par l'EMCDDA et Europol.

Dernière mise à jour : 6 mai 2022

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La méthamphétamine joue un rôle relativement limité sur les marchés européens des stimulants par rapport à la situation mondiale. Cependant, fin 2019, une évaluation conjointe de la menace par l'EMCDDA et Europol a conclu qu'après une période de relative stabilité, la menace posée par la méthamphétamine semblait augmenter à mesure que la drogue se propageait vers de nouveaux marchés ailleurs en Europe. Malgré les perturbations sans précédent provoquées par la pandémie de COVID-19, la situation de la méthamphétamine dans l’Union européenne (UE) a continué d’évoluer au cours des deux dernières années. En plus de produire de la méthamphétamine pour approvisionner les marchés européens, l’Europe est une source de drogue pour les marchés extérieurs. En outre, l’Europe est une zone de destination et de transit pour la méthamphétamine produite dans d’autres pôles de production, comme l’Iran, le Nigeria et, plus récemment, le Mexique. Dans le même temps, le développement de la capacité de production de méthamphétamine en Afghanistan, principale source d'approvisionnement en héroïne de l'Europe, constitue une menace potentielle pour l'UE, compte tenu des itinéraires de trafic établis de longue date pour les opioïdes afghans.

Dans la plupart des pays européens, la méthamphétamine est beaucoup moins utilisée que l’amphétamine ou la cocaïne. Historiquement, la consommation s'est concentrée en Europe centrale, principalement en Tchéquie et en Slovaquie. Toutefois, ces dernières années, on a assisté à une augmentation de son utilisation dans d’autres pays et régions. Dans certains États membres et, par conséquent, dans les ensembles de données au niveau de l'UE, il n'est pas possible de faire la distinction entre l'amphétamine et la méthamphétamine, ce qui présente des difficultés pour dresser un tableau précis ; dans ces cas, le terme générique « amphétamines » est souvent utilisé.

Lorsque nous utilisons le terme « méthamphétamine », nous faisons en réalité référence au chlorhydrate de méthamphétamine, un solide cristallin soluble dans l’eau. Dans la poudre de méthamphétamine, des cristaux finement broyés de chlorhydrate de méthamphétamine sont mélangés à d'autres ingrédients, tels que le lactose, le dextrose ou la caféine. La poudre peut être ingérée, reniflée ou, plus rarement, dissoute et injectée. De gros cristaux blancs ou translucides de chlorhydrate de méthamphétamine pouvant être fumés, connus sous le nom de « glace » ou « crystal meth », sont également disponibles. Bien que la forme cristalline de la drogue et la voie de son administration ne soient pas généralement rapportées dans les enquêtes auprès des utilisateurs en Europe, il est important que les praticiens et les décideurs politiques surveillent activement ce phénomène car il peut être lié à d'importantes conséquences sanitaires et sociales.

Pour un historique de la méthamphétamine, voir la section « Contexte historique » du rapport d'évaluation des menaces de l'EMCDDA-Europol « Méthamphétamine en Europe » (EMCDDA et Europol, 2019).

La méthamphétamine serait la drogue stimulante de synthèse la plus consommée dans le monde. L’Europe reste un marché relativement petit par rapport à l’Asie, à l’Amérique du Nord et à l’Australie, où plus d’un quart des personnes en traitement pour toxicomanie sont traitées pour un trouble lié à l’usage de stimulants de type amphétamine (qui inclut la consommation de méthamphétamine).

À l’échelle mondiale, plus de 70 % de toutes les amphétamines saisies en 2019 étaient de la méthamphétamine (325 tonnes), les saisies ayant doublé au cours des cinq années précédentes. Presque tous les laboratoires illicites de drogues synthétiques signalés à l’ONUDC entre 2015 et 2019 étaient liés à la méthamphétamine. Les tendances et les analyses suggèrent qu’il y a eu une diminution du nombre de laboratoires dotés d’une capacité de production plus élevée et que le processus de fabrication est devenu de plus en plus complexe.